DDT de l’Aube déclaration liminaire au CSA du 18 décembre 2025
La décennie politique qui s’est écoulée aura bien été celle du pillage éhonté et à grande échelle des caisses publiques par le patronat, avec la complicité active des gouvernements successifs.
Depuis quelques mois, le mur du silence se fissure. Le débat monte autour des aides publiques aux entreprises, de leurs efficacités, et du grevage des finances de l’État – dans un contexte de coupes dans les dépenses sociales et d’attaques démagogiques à tout va contre les chômeurs, les pauvres, les allocataires du RSA.
Des enquêtes, notamment de Médiapart et de l’Humanité ont permis de cerner un peu plus l’ampleur du dégât, à savoir qu’un tiers du budget de l’État part chaque année dans les poches des actionnaires et des grandes fortunes du pays.
Bien entendu, à l’omerta et l’opacité (d’État !) sur le scandale que représente cet assistanat massif, discrétionnaire et au service exclusif des grands groupes et de leurs actionnaires et propriétaires, s’ajoute le fait que l’oligarchie et ses relais médiatiques ne veulent pas lâcher la poule aux œufs d’or. Dans le même temps, ils veulent imposer un budget austéritaire sous prétexte de « dérapage des comptes publics », « dérapage » dont ils sont seuls responsables et bénéficiaires exclusifs.
Quelques milliers d’ultrariches siphonnent les comptes de l’État
Deux journalistes du Nouvel Observateur, dans un livre intitulé « le Grand détournement », ont récemment enfoncé le clou et chiffrent à 270 milliards par an le montant des aides aux entreprises : « C’est l’histoire d’un hold-up. Sans arme ni violence, mais orchestré avec l’aval des gouvernements successifs depuis trois décennies. »
Dans cet ouvrage, les auteurs ont cherché à recenser les trois formes d’aides que sont les exonérations de cotisations, les subventions directes et les niches fiscales. Selon leurs recherches, les aides aux entreprises ont explosé depuis 2001. Alors qu’elles représentaient déjà 30 milliards par an dans les années 1990, elles ont atteint de nouveaux records à chaque nouveau gouvernement. Elles représentent désormais 270 milliards par an.