DREAL Auvergne-Rhône-Alpes déclaration liminaire et compte-rendu de la FSSSCT du 27 novembre 2025
Mille deux cent quatre-vingt-dix sept : c’est le nombre de morts liés au travail en 2024 recensées par l’assurance maladie parmi les salariés du secteur privé… À cela s’ajoutent les plus de cinquante mille maladies professionnelles reconnues. Ces chiffres sont en hausse depuis cinq ans. La CGT déplore cette évolution sinistre mais n’en est malheureusement pas surprise. Au fil des ans les conditions de travail se durcissent, les cadences s’accélèrent, les pressions du chiffre et du résultat sont toujours plus grandes. Dans le même temps, les réglementations protégeant les travailleurs sont sans cesse allégées au nom de la compétitivité, de la productivité et de la rentabilité. Et encore, ces nombres de décès et de maladies professionnelles ne prennent en compte pas plus les agriculteurs, que les indépendants, ou les fonctionnaires. C’est dire combien il est évident qu’ils sont très sous-évalués !
Pour les agents du service public et en particulier les fonctionnaires, l’absence de communication globale sur les décès liés au travail et les maladies professionnelles n’empêche pas les représentants du personnel de constater une dégradation générale, à grande échelle de la santé physique et mentale des agents. Cette évolution est liée, tout comme dans le secteur privé, aux cadences qui s’accélèrent, aux pressions pour augmenter la productivité pour faire plus avec toujours moins de personnel. Les journées de travail à rallonge, les sollicitations incessantes pour des tâches présentées comme toutes plus urgentes les unes que les autres, parfois sans même de reconnaissance du travail fait, minent petit à petit les agents. Au bout de quelques années de ce rythme, la santé physique et mentale sont entamées par cette organisation usante.
La volonté de réduire les dépenses publiques systématiquement affichée comme un moteur des réformes a des conséquences sur l’exercice de service public et aussi sur les agents eux-mêmes. A la DREAL, plus de 150 postes ont disparu de l’organigramme depuis la fusion des deux DREAL en 2016. Et depuis un grand nombre d’années, le nombre d’heures écrêtées, un signe parmi d’autres des effets de la réduction des effectifs et de la charge de travail liés aux politiques portées, aux enjeux et aux sollicitations, reste à peu près stable autour de 19 ETP.
Il découle de ces politiques destructrices un contexte permanent de réorganisation des services, des transferts, l’abandon de missions, des déménagements, des restructurations,... Lorsqu’un agent part, et ce depuis de trop nombreuses années, il est de moins en moins souvent remplacé et les missions qu’il exerçait sont alors répartis sur ses collègues en s’ajoutant aux leurs. Comme si cela ne suffisait pas, ces postes désormais vacants et supprimés justifient des réorganisations et des déménagements incessants pour tasser et entasser ceux qui restent. Dans ces conditions, la souffrance dans les services est chaque jour plus réelle.